Sur les plateaux côtiers de TaleMe s’étend Oltonia, un royaume dense et animé, où la modernité s’est harmonieusement tissée avec une culture ancrée dans l’océan et la pierre. C’est un pays structuré, technologiquement avancé, qui s’organise autour d’une monarchie parlementaire : un roi-représentant incarne l’unité, tandis qu’un gouvernement élu administre le quotidien d’un peuple vif et industrieux.

La population, forte de plus de quarante millions d’habitants, est composée d’animaux anthropomorphes de toutes tailles, mais ce sont surtout les gabarits moyens et petits qui rythment la vie des cités : lapins, renards, loutres, castors, chiens, écureuils. Dans ce climat tempéré océanique, où les étés demeurent doux et les hivers pluvieux, les villes grouillent d’activité sous des ciels souvent chargés de nuages.

La capitale, Calvincia, se dresse comme une mégapole portuaire et culturelle, brassant idées, marchandises et savoirs. Ses façades claires, ses balcons végétalisés et ses quartiers imbriqués accueillent des populations mélangées, adaptées aux besoins de chaque espèce sans jamais les cloisonner. Loin de l’effervescence de la capitale, Lierrebourg, la grande ville universitaire, préfère la quiétude : rues piétonnes couvertes de verrières, bibliothèques ouvertes à tous et cafés où l’on débat avec passion autour d’une tasse de graines torréfiées.

Les infrastructures d’Oltonia reflètent l’ingéniosité de ses habitants. Les tramways suspendus serpentent au-dessus des rues, les funiculaires gravissent les quartiers escarpés, tandis que les escargomobiles, petits véhicules bioélectriques, facilitent les trajets du quotidien. Pour relier les villes, l’OltoRail sillonne le territoire, rapide et panoramique, complété par des caravanes nocturnes qui transportent autant les artistes que les voyageurs rêveurs. Sur les côtes, ferrys et cargos prolongent le lien vital avec la mer.

La société se distingue par une grande variété de métiers, où se mêlent fonctionnel et artistique. On croise des architectes perchistes, bâtisseurs de hauteurs adaptées aux morphologies, des régleurs de flux piétons qui organisent les croisements entre écureuils pressés et tortues tranquilles, des horlogers vocaux dont les montres parlent au rythme des voix, ou encore des scénographes de brume qui façonnent l’ambiance des musées et théâtres à l’aide de lumière et d’humidité. Les métiers de bouche et d’artisanat ne sont pas en reste, entre techniciens en fermentation alimentaire, feutriers muraux prestigieux ou vendeurs de graines torréfiées qui tiennent le rôle des cafés ambulants.

Les habitants d’Oltonia trouvent leur plaisir et leur sociabilité dans des lieux chaleureux et variés. À Calvincia, le Nœud de Noisette est réputé pour ses tartes de glands, Brume & Racines accueille ses clients dans un salon troglodyte moussu, tandis que le Café Pattes Douces réunit chaque matin les travailleurs. Les soirées, elles, s’animent dans des bars aux atmosphères contrastées : le Terrier Rouge, creusé sous terre, la Coquille Fêlée, tournée vers la mer, ou encore le Zinc à Zibelines, bar jazz tamisé où le silence règne en maître.

La culture oltonienne est foisonnante. L’été, les festivals des sons boisés célèbrent les instruments naturels et les percussions artisanales, résonnant dans les parcs et places publiques. Le Théâtre du Grand Nid, suspendu entre deux arbres géants, attire des foules venues de tout le royaume, tandis que les musées vivants se métamorphosent au gré du temps et des saisons, offrant des expositions parfumées ou des sculptures d’ombre mouvantes.

Oltonia est un royaume de structure et d’élégance, une terre tournée vers l’avenir mais profondément enracinée dans son héritage côtier, où chaque rue, chaque transport et chaque lieu de rencontre témoignent d’un souci constant d’harmonie entre ses habitants.