Sous les vagues profondes de TaleMe s’étend le Royaume de Caelumbria, un empire aquatique ancien, bâti entre failles abyssales, récifs coralliens et forêts d’algues géantes. Ici, la lumière filtre en jeux changeants selon la profondeur, et les cités scintillent d’une lueur propre grâce à la maîtrise de la bioluminescence, devenue langage, signalisation et art.

Le royaume est organisé en strates verticales : les palais suspendus dans les colonnes d’eau claires se dressent près de la surface, tandis que les villages-racines se nichent au cœur des forêts d’anémones et que les cités abyssales, taillées dans la roche sombre, se drapent de coraux vivants et de coquilles géantes. Dans ce monde foisonnant évoluent dauphins, orques, phoques, narvals, otaries et lamantins, mais aussi des habitants plus énigmatiques : cachalots, céphalopodes intelligents, crustacés érudits, chacun occupant une strate particulière de l’océan.

Le peuple s’exprime en Caelumien, langue fluide qui mêle sons, modulations corporelles et signaux lumineux. Ses glyphes spiralés s’inscrivent comme des danses de lumière, rappelant les flux des marées. La monnaie, le Nacre, est façonnée en plaques fines gravées, véritables œuvres d’art, autant trésor que moyen d’échange.

Le trône est tenu par la Reine des Abysses ou le Roi des Colonnes, soutenu par le Conseil des Profondeurs, où siègent Maisons marines et guildes d’artisans. Le pouvoir s’ancre dans les alliances et les chants partagés, reflet d’une société où tout est lié par la mémoire collective des océans.

Les infrastructures, elles aussi, incarnent l’harmonie entre nature et invention : des courants-guides dirigent les habitants au sein des cités, des ascenseurs de méduses portent des plateformes translucides, et les tunnels de bulles permettent aux plus fragiles de voyager sans danger. Plus loin, les routes inter-cités empruntent des trains-manta apprivoisés, des caravanes de conques mobiles ou des voiles sous-marines glissant sur les grands courants, tandis que les relais de chants relient les distances par la voix des cétacés.

Les métiers reflètent la singularité de ce royaume : tisseurs de corail, architectes abyssaux, dompteurs de méduses, maîtres chanteurs hydrophoniques, sculpteurs de bulles figées… autant de pratiques qui transforment la mer en matière vivante et mouvante.

La vie culturelle s’épanouit dans les salons d’anémones et de kelp, dans les bars aux noms évocateurs comme le Repaire des Abysses ou la Perle Mouvante. Les fêtes illuminent les profondeurs : Festival des Mille Lueurs, Joutes de courants, Théâtres de bulles ou encore défilés de voiles vivantes. Dans la capitale Neptarion, suspendue autour d’une colonne d’eau claire, tout respire cette grandeur fluide : palais spiralés, jardins coralliens, éclats de lumière mouvante.

Caelumbria n’est pas seulement un royaume sous la mer : c’est un peuple qui vit dans la respiration des océans, où chaque vague, chaque courant, chaque éclat de bioluminescence devient une forme de mémoire et de poésie.